Crois-tu que je puisse ?

Crois - tu que je puisse ?

Crois - tu que je puisse, lâcher cette main,

Qui me tient, me hisse, malgré le chagrin;

Crois - tu que je veuille, tout abandonner,

Comme cette feuille, qui vient de tomber.

J’étais sur la branche, poussé par le vent,

Craignant l’avalanche, de tous les tourments;

Crois - tu que je puisse ignorer l’amour,

Que Dieu m’a donné sans rien en retour.

J’étais sur mon arbre, je ne craignais rien,

J’avais dans mon âme un Etre divin.

Et puis vint l’orage, qui me fit trembler,

J’étais à un âge, un peu fatigué.

J’ai posé à terre, mes genoux meurtrit,

On me fit la guerre, pour prendre ma vie;

Mais ma foi robuste, se mit à crier,

Comme cet arbuste, qu’on veut arracher.

J’appelais mon Père, et Il accouru,

Il vit ma misère, et Il me secouru;

Je sais que je souffre, tout au fond de moi,

Je sens comme un gouffre, un grand feu de bois.

Ce vent qui l’attise, voulant me brûler,

C’est là ma hantise, je crains de tomber.

Je lève la tête, j’en appelle à Dieu,

Ma vie n’est pas prête, je suis malheureux.

Comme cette feuille, poussée par le vent,

Que mon âme veuille, tomber doucement;

La terre est si douce, pour nous accueillir,

Couverte de mousse, de fleurs à venir.

La terre est si belle, pour se reposer;

Mais je suis rebelle, et je veux marcher.

24 novembre 2001

Daniel Vaukaire